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Dirty Dirty Simone
25 juin 2009

Casse-toi.

  On m'a dit « casse-toi ». C'était pas sur un ton méchant. On ne me demandait pas de sortir de la vie de quelqu'un. Ce n'était pas le « casse-toi » vulgaire, celui qu'on dit avec les sourcils froncés et les traits d'amertume creusés autour de la bouche. Pas de dégoût. Pas de rejet. Juste un ami qui aime. Qui conseille. Qui ne veut pas que je prenne davantage poussière ici. Putain, c'est parfois beau la vie. « Tire-toi d'ici et vis ». Vivre. Ouais bordel, j'en ai divinement envie. Et puis peut-être pas tant que ça parce que je n'entreprends aucune démarche pour arriver à mes fins. Mais un jour... Un jour, putain, j'l'aurais ma revanche. Je partirai sans te prévenir toi. Ou alors je le dirai sans te considérer. Comme si l'on avait rien vécu, ce que tu me fais tout le temps sentir. J'ai besoin d'une revanche sur moi-même, me prouver que j'suis pas si conne que ça, pas si incapable. J'ai besoin d'une revanche sur la vie, sur ce qui a été pensé de faux, sur ce qui a provoqué le rictus de vengeance, de méchanceté. J'ai besoin d'une revanche sur toi, te montrer que moi aussi je peux y arriver, que je peux ignorer le passé qu'on a en commun, tourner la page et écrire un nouveau chapitre. Je peux faire semblant. Je peux prétendre comme lorsqu'on a prétendu que l'on était encore proches. Autrefois. Alors, ouais, [...], toi et tes histoires de cul, toi et tes résolutions, toi et tes projets pleins les poches, toi et tes succès, toi et ta maturité, moi et ma jalousie on aura notre revanche. Cette revanche, tu la sentiras sur toi comme un petit crachat latent, implicite. Mais il sera là, pour toi, sortit métaphoriquement de ma bouche et fera sa petite trajectoire jusqu'à toi.
    Si tu savais tout le mal que l'on s'est fait. Je suis fautive mais toi aussi. Moi, je suis restée sur nos échecs, sur les cendres de ce beau truc qu'on appelait « amitié » autrefois et qui a prit feu. J'aurais voulu modeler un phoenix des cendres qui me salissaient les mains et mon visage, parce qu'il m'arrivait d'essuyer larmes. Toi, t'es propre, t'as passé l'éponge comme on dit. J'en ai assez de tout ça, de toi. De moi. Un jour... je reporte toujours les choses, tu le sauras, sans comprendre, comme moi d'ailleurs. Mais un jour, je graverai un petit « REVENGE » sur ma peau. Ce sera en partie pour toi, à cause de toi, parce que je crois quand même au jour où je remonterai la pente, les dents sérrées, un regard fou, un rire méphistophélique et une force. D'un certain côté, j'pourrais te dire merci à toi et ta pouffiasse de m'avoir fait toucher le fond mais de m'avoir permise de trouver la force d'avoir su combler le trou pour ressurgir à la surface, plus forte que jamais. Je crois en ce jour, à ta surprise, à ton hypocrisie quand tu me féliciteras, si t'en arrives à là.
    Pour ça, j'ai besoin d'un mouvement physique, et pas psychique. « Casse-toi ». « Tire-toi ». Je m'en irai. J'irai chercher les expériences, bonnes ou mauvaises, les sales ou les propres. Je m'en fous. J'irai frôler la vie, me frotter à elle, qu'elle m'écorche et pas qu'elle m'évite. Tomber ivre de vie. Dormir et le mériter et pas dormir d'ennui. Avoir des journées remplies, une communication, des sourires, des pleurs. Je m'en fous tant qu'il y a quelque chose. Tant que ça se mue. Tant que ça se transforme.
    J'me casserai, la tête haute, les épaules alourdies par mes bagages, la tête allégée par ton départ provoqué par le mien. J'me casserai, peut-être pas demain, ni dans un mois. Je ne sais pas quand. Je ne veux juste pas entendre ou penser « je ne me casserai jamais ».

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